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Le ralentissement du marché immobilier frappe durement les activités des courtiers en Algérie. Les courtiers, confrontés à la rareté des transactions, réduisent leurs commissions, redoutant les conséquences plus graves si la stagnation persiste et que les plateformes de vente immobilière sur les réseaux sociaux se répandent, menaçant ainsi une profession qui a perduré pendant des décennies.

Dans la région de Béni Messous, dans les hauteurs de la capitale algérienne, les logements s'accumulent, que leurs propriétaires cherchent à vendre ou à louer. Cependant, malgré une offre croissante, le marché immobilier en Algérie reste pris dans les tourbillons de la stagnation qui l'a touché il y a plusieurs années.

Rabah Khabatou, un courtier immobilier travaillant dans les hauteurs de la capitale, déclare à "Al-Araby Al-Jadeed" que "les prix des appartements et des villas ont augmenté de plus de 80% malgré le déclin de la demande", ajoutant que "le marché immobilier souffre d'une stagnation continue depuis des années en raison des difficultés économiques auxquelles les Algériens sont confrontés". Il prévoit que cette situation se prolongera jusqu'à la fin de l'année en cours, impactant considérablement l'activité des courtiers.

Il confirme que "les propriétaires de logements refusent de baisser les prix, et souvent, en tant que courtiers, nous sommes obligés de réduire notre part dans les transactions (la commission) à moins de 2%, ce qui était traditionnellement convenu depuis longtemps". En Algérie, il est généralement convenu que la commission du courtier immobilier ne dépasse pas 2,5% de la valeur de la propriété, ou l'équivalent d'un mois de loyer pour la propriété faisant l'objet de la négociation.

De son côté, Kamel Yahiaoui, courtier immobilier dans la province de Sétif (à 300 km à l'est de la capitale), affirme que "le secteur immobilier connaît une situation exceptionnelle. Malgré la stagnation et l'augmentation de l'offre par rapport à la demande, les prix restent élevés. Il est désormais difficile de trouver un appartement avec deux chambres pour moins de 10 millions de dinars (74 000 dollars) dans les grandes villes, un prix énorme qui n'est pas à la portée de nombreux Algériens".

Yahiaoui ajoute à "Al-Araby Al-Jadeed" que "le nombre de courtiers immobiliers a considérablement diminué ces dernières années en raison de la stagnation du marché immobilier. Parfois, deux à trois mois passent sans que nous concluions une seule transaction pour laquelle nous agissons en tant qu'intermédiaires entre les deux parties. Nous avons des familles à soutenir, et nous ne pouvons pas rester sans travail pendant longtemps". Le rêve des Algériens d'acquérir un logement décent devient de plus en plus impossible, compte tenu de la hausse des prix immobiliers, de l'absence de mécanismes de financement pour l'achat de logements d'une part, et de la faiblesse du pouvoir d'achat des citoyens d'autre part, en raison de la dépréciation de la monnaie et de l'inflation qui en découle, selon les économistes et les courtiers immobiliers.

Le prix d'un appartement dans les grandes villes dépasse les 11 millions de dinars (environ 84 000 dollars), tandis que le prix moyen des maisons de type "villa" est de 25 millions de dinars (environ 200 000 dollars), à un moment où le salaire minimum mensuel est d'environ 20 000 dinars (environ 148 dollars).

Au milieu de la stagnation qui affecte les courtiers, un défi de plus en plus important pour leurs activités est la propagation des sites spécialisés dans les transactions immobilières sur Internet et l'invasion des pages d'annonces immobilières sur les réseaux sociaux, raccourcissant ainsi le chemin entre le propriétaire immobilier et le client, économisant ainsi des frais supplémentaires tels que la commission du courtier et les frais de l'agence immobilière.

L'expert économique Jamel Nour al-Din affirme que "la plus grande menace pour la profession de courtier immobilier en Algérie, et peut-être dans le reste des pays arabes, n'est pas la stagnation des marchés car elle est une situation temporaire, mais la plus grande menace sera le monde virtuel qui donne aux exposants des plateformes gratuites et permet au client de voir la propriété en direct, sans intermédiaire. C'est important car l'entrée d'un tiers signifie des frais supplémentaires ajoutés aux frais payés par les deux parties en tant que frais de transactions immobilières imposés par le gouvernement depuis le début de 2017".

Le gouvernement algérien avait approuvé l'année précédente une nouvelle taxe intitulée "taxe sur le revenu général de l'immobilier", estimée à environ 5% et calculée sur la base de la différence entre le prix d'achat ou de construction et le prix de vente. Cette taxe s'applique aux biens immobiliers détenus depuis moins de 10 ans et ne concerne pas les propriétés collectives héritées des parents.

En ce qui concerne la location de biens immobiliers, le gouvernement algérien a également augmenté l'année dernière la taxe imposée sur les opérations de location, atteignant 10% pour les "villas", tandis qu'elle varie entre 7% et 15% pour les bâtiments industriels et commerciaux.
 

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