La situation de "va-et-vient" persiste entre les banques algériennes et les investisseurs immobiliers, qui subissent une pression supplémentaire imposée par les banques pour rembourser leurs dettes. Cette pression s'ajoute à la crise immobilière que connaît l'Algérie depuis des années, intensifiant l'inquiétude des investisseurs.
Les différentes banques, en particulier les banques publiques, continuent d'envoyer des notifications et des avertissements aux investisseurs immobiliers qui ont précédemment obtenu des prêts pour la construction de projets résidentiels à travers le territoire algérien.
Les banques ont averti les investisseurs immobiliers que, en cas de non-paiement de leurs dettes, elles recourront à des procédures judiciaires pour recouvrer leurs droits en espèces ou en transférant la propriété des projets. Cette démarche inquiète les investisseurs qui craignent le blocage ou, pire encore, l'annulation définitive de leurs projets.
Abdelhadi Chabi, qui construit un complexe résidentiel chic dans la province de "Bouira" (160 km à l'est d'Alger), déclare avoir reçu une lettre de la banque qui a financé son projet résidentiel, l'informant qu'il doit verser 33% de la valeur du prêt dans un délai maximal de 60 jours, contrairement à ce qui avait été convenu. Le même interlocuteur ajoute que "cette étape aggravera la crise du secteur, qui connaît une récession importante, et, en contrepartie, le taux d'intérêt a augmenté de 10% du montant des dépenses, alors que je n'ai pas encore reçu d'offre d'achat car la loi interdit la vente sans plans. Comment vais-je rembourser la banque ?". Face à ces développements, les investisseurs immobiliers demandent l'intervention du ministère du Logement algérien auprès des banques pour éviter une catastrophe en cas d'échec des projets immobiliers commerciaux, financés par les banques des deux côtés, en accordant des prêts aux investisseurs pour la réalisation de projets résidentiels et en octroyant des prêts aux citoyens pour l'achat de logements.
Dans ce contexte, l'investisseur immobilier et membre de l'Organisation algérienne des investisseurs immobiliers, Nazir Belmessaoud, révèle que "le regroupement représentant les investisseurs immobiliers a contacté les autorités compétentes dans le dossier afin de plaider en faveur des banques pour la reprogrammation des dettes de certains investisseurs qui ont tardé à payer leurs échéances".
Le même intervenant reconnaît également l'existence de certains investisseurs immobiliers qui contournent les banques et les clients en retardant le rythme de réalisation des projets pour gagner du temps et utiliser les fonds dans d'autres projets. Des pratiques que l'organisation rejette.
En outre, Nazir Belmessaoud souligne que "le secteur immobilier traverse une période critique en raison de la récession, et le gouvernement doit intervenir pour donner une bouffée d'oxygène au secteur, capable de créer des centaines de milliers d'emplois dans cette conjoncture économique difficile que vit l'Algérie".
L'encerclement des banques envers les investisseurs immobiliers s'inscrit dans le cadre d'une série de mesures prises par les institutions bancaires en Algérie pour faire face à la pénurie de liquidités d'une part, et réduire le taux des prêts en souffrance, qui s'élève selon des sources gouvernementales à environ 80 milliards de dollars.
Auparavant, les banques avaient perturbé les comptes des investisseurs immobiliers en fixant une limite maximale aux prêts destinés à l'achat de maisons à 12 millions de dinars algériens (100 000 dollars), en tant que mesure préventive imposée par la crise de liquidités, en plus de l'appréhension des banques quant à l'échec du recouvrement des prêts en raison de l'incapacité des emprunteurs à payer régulièrement les mensualités. Cette mesure a poussé de nombreux citoyens à renoncer à l'achat de logements, car leur coût dépasse largement la valeur des prêts qui leur sont accordés, contraignant ainsi les investisseurs immobiliers à des choix difficiles, le plus souvent une réduction de la valeur des logements en révisant les marges de profit.